Alors que le Smic a été revalorisé au 1er mai de 2,22 %, les organisations syndicales de la fonction publique, unies pour l’occasion, tirent la sonnette d’alarme. La dernière hausse de la valeur du point d’indice dans la fonction publique date du 1er juillet 2022, et elle n’était que de 3,5 % (hors prime). Depuis, silence radio de la part du gouvernement alors que l’inflation est toujours là et ne semble pas vouloir ralentir.
Un tassement des grilles de salaires
Signe du malaise, la hausse du Smic va bénéficier à environ 20 % des agents, soit 1,1 million de personnes ; ce chiffre énorme illustre le phénomène de tassement des grilles de salaires qui, elles, n’ont pas évolué. Un agent de catégorie B (technicien, auxiliaire de puériculture…) en début de carrière perçoit une rémunération indiciaire supérieure de 14,50 euros par rapport au Smic, un enseignant (catégorie A) est à 179 euros au-dessous du Smic – et ces montants ne prennent pas en compte la nouvelle hausse du Smic. « Cinq millions d’agents publics ne peuvent plus être laissés dans un système de rémunération à bout de souffle, souligne Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT-Fonctions publiques. Les mesures sectorielles sont toujours bienvenues (PPCR, Ségur de la santé, Beauvau de la sécurité, Grenelle de l’éducation, etc.) mais se révèlent insuffisantes. »
L’urgence de mesures générales pour le pouvoir d’achat
Selon l’ensemble des organisations syndicales, il faut donc d’urgence des mesures d’ordre général, avec à la clé une revalorisation du point pour tous les agents (mesure proportionnelle au salaire) et un coup de pouce sur les basses rémunérations, qui souffrent davantage des effets de l’inflation. « Notre objectif est d’obtenir du gouvernement une mesure générale qui doit s’appliquer très vite, puis l’ouverture d’un rendez-vous salarial pour remettre à plat la question des rémunérations dans la fonction publique », estime Mylène Jacquot.
Après plus de dix années de gel du point ou de sous-revalorisation, le décrochage des rémunérations dans la fonction publique atteint un niveau catastrophique, d’où la difficulté de recruter actuellement. « La perte d’attractivité de la fonction publique a forcément des conséquences sur le service rendu aux usagers, conclut Mylène Jacquot. Il est plus que temps d’agir ! »
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