La CFDT ne sacrifiera pas la prime de pénibilité et de dangerosité des policiers municipaux

Police municipale - Interco:CFDT

Déclaration liminaire lue le 13 juillet dernier lors d’une réunion de négociation, avec le directeur de cabinet de la ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité, sur une réforme du régime indemnitaire des policiers municipaux.

 

Les évènements qui ont récemment fait vaciller la France ont permis de conforter l’analyse d’Interco CFDT quant à l’engagement et à l’importance des policiers municipaux : ils sont des maillons essentiels de la sécurité intérieure et dans bien des territoires, l’État ne peut plus assurer, seul, la sécurité des personnes et des biens.

Par souci du devoir, ils n’ont pas compté leurs efforts pour protéger les édifices publiques, mairies, bibliothèques, écoles, centres sociaux et autres bâtiments municipaux ou étatiques, sans oublier les commerces et entreprises de l’élan destructeur d’individus, souvent jeunes, qui ont fait de la République et de tous ses représentants, des cibles.

Les remerciements appuyés, les grandiloquentes déclarations pour louer l’engagement de ces femmes et de ces hommes des polices municipales tranchent nettement avec les actes qui ont été consentis ou qui sont envisagés à leur endroit en ce qui concerne le volet social. Ils protègent nos concitoyens, nos bien communs, ils constituent de précieux remparts mais pourtant, ils sont socialement vulnérables parce que délaissés pour des considérations comptables.

La seule reconnaissance qui soit digne de ce nom, la seule mesure qui leur permette de voir l’avenir et en particulier l’heure de la retraite de façon sereine, est l’attribution d’une ISMF pour toutes et tous, au même taux que leurs collègues territoriaux que sont les sapeurs-pompiers et comptant pour le calcul de la pension.

Toujours sur le chantier de la retraite, Interco CFDT réitère sa volonté de voir la carrière active étendue aux personnels des polices municipales des catégories B et A.

À l’heure où de nombreux recrutements sont attendus ces prochaines années pour garnir les rangs de nombreuses polices municipales, l’État et les employeurs territoriaux portent une grande responsabilité car si l’on veut se donner les moyens de recruter les meilleurs profils, il faut une sélection qui soit rude et donc donner envie à un maximum de candidats de postuler pour un engagement en police municipale. Et force est de constater qu’entre l’hostilité farouche de certains individus, des horaires atypiques, une dangerosité grandissante et une pension dérisoire, peu d’éléments viennent aujourd’hui contrebalancer ces écueils.

Vous l’aurez compris, les employeurs territoriaux et leurs représentants doivent faire entrer leurs actes en adéquation avec leurs propos. La CFDT ne sacrifiera pas l’ISMF, cette prime symbole de la pénibilité et de la dangerosité de la profession. Notre organisation syndicale a une autre conception de la reconnaissance de la valeur des policiers municipaux, elle a trop de respect pour leur dévouement pour accepter l’attribution de la prime proposée par Madame la Ministre, une prime qui s’évaporera à la retraite et dont la partie variable suscite en nous beaucoup de circonspection.

Share this content:

Retour en haut