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Pouvoir d'achat comparatif PRIVE / PUBLIQUE

Dans ses « séries longues », l’INSEE, a publié les résultats d’une étude sur les salaires dans le secteur privé et dans la fonction publique. Le pouvoir d’achat du salaire net moyen a progressé de 4,0 % dans le secteur privé et de 1,4 % dans la fonction publique entre 2012 et 2022.

  1. Évolution du pouvoir d’achat des salaires
    • Secteur privé : Entre 1996 et 2022, le salaire net moyen en équivalent temps plein (EQTP) a augmenté de 14,1 % en euros constants (+0,5 % par an). Les ouvriers ont vu une hausse significative (+16,3 %), suivis par les employés (+11,2 %), tandis que les cadres (+3,4 %) et professions intermédiaires (+2,4 %) ont progressé plus lentement. Entre 2012 et 2022, cette hausse a été plus modeste : +4 % (+0,4 % par an). Des variations atypiques ont été observées à cause de la crise sanitaire et de l’inflation récente (5,2 % en 2022).
    • Secteur public : Entre 2012 et 2022, le salaire net moyen en EQTP dans la fonction publique a augmenté de +1,4 % en euros constants (+0,1 % par an). Les tendances varient selon les trois versants :
      • Fonction publique hospitalière (FPH) : +8,1 % grâce aux primes liées à la crise sanitaire et aux accords Ségur de la Santé.
      • Fonction publique territoriale (FPT) : +1,7 %.
      • Fonction publique de l’État (FPE) : -1,7 %.
        Les salaires des fonctionnaires de catégorie A (-1,8 %) et B (-5,2 %) ont diminué, tandis que ceux de catégorie C ont légèrement augmenté (+1,8 %). La forte baisse constatée pour les fonctionnaires de catégorie B est en grande partie imputable à des reclassements de corps dans la FPH. Les personnels médicaux (+6,8 %) se démarquent par leur progression.
  2. Inégalités salariales entre femmes et hommes
    • Dans le secteur privé, l’écart de salaire net moyen en EQTP entre les sexes s’établit à 13,9 % en 2022, en baisse de 8,5 points depuis 1996. Les salaires des femmes ont progressé plus rapidement (+0,8 % par an) que ceux des hommes (+0,4 %). Cette amélioration est attribuée à une montée en qualification des femmes, notamment parmi les cadres (de 24 % en 1996 à 37,5 % en 2022). Toutefois, elles restent sous-représentées parmi les postes les mieux rémunérés.
    • Dans la fonction publique, l’écart salarial a diminué de 4 points entre 2012 et 2022, atteignant 11,7 % en 2022.
Analyse
  1. Différences de dynamique entre le privé et le public
    • Le secteur privé a connu une meilleure progression du pouvoir d’achat des salaires que le secteur public sur la période 2012-2022. Cela s’explique par des mécanismes comme les revalorisations du SMIC qui bénéficient aux bas salaires et des différences de sensibilité aux chocs économiques (ex. : part variable plus importante pour les cadres). Dans le public, l’impact des mesures comme le gel du point d’indice pendant plusieurs années est notable, bien que certaines revalorisations ciblées (Ségur de la Santé) aient compensé partiellement cette stagnation.
  2. Hétérogénéité au sein des catégories socioprofessionnelles
    • Les ouvriers et les employés proches du SMIC ont davantage bénéficié des revalorisations automatiques dans le privé. En revanche, les cadres, davantage touchés par les fluctuations économiques, ont vu une progression limitée. Dans le public, les différences entre les versants (FPH, FPT, FPE) et entre catégories (A, B, C) reflètent des politiques spécifiques, notamment les reclassements et mesures ciblées.
  3. Inégalités salariales persistantes
    • Les écarts entre femmes et hommes se réduisent progressivement, grâce à une meilleure qualification des femmes et leur accès accru à des postes plus rémunérateurs. Cependant, ces inégalités restent substantielles, particulièrement parmi les fonctions les mieux rémunérées, où les femmes sont encore sous-représentées. Ces disparités structurelles appellent des politiques plus volontaristes pour atteindre une égalité salariale effective.
  4. Impact des crises récentes
    • La crise sanitaire et l’inflation ont perturbé les tendances salariales, notamment en gonflant artificiellement les moyennes salariales à cause de la destruction des emplois moins rémunérateurs. Cela souligne la sensibilité des salaires aux chocs économiques externes et la nécessité d’adapter les politiques salariales à ces contextes.

En conclusion, l’analyse met en évidence une meilleure résilience du secteur privé en termes de progression du pouvoir d’achat des salaires sur la période étudiée, malgré des inégalités de genre toujours marquées. Le secteur public montre des disparités internes et un besoin de réformes structurelles pour pallier les faiblesses de progression salariale et réduire les inégalités.

Diagramme : valeur annuelle moyenne de l’indice 100 de la fonction publique (en euros)

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